1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24

  • Retour
    le premier retour
le choc de notre civilisation, attention à ne pas trop relativiser les efforts de notre société.
les souvenirs des épreuves auxquelles personne ne nous préparera jamais
(voir mourir un enfant par semaine, c'est difficile, un par jour c'est dur,
mais quand c'est 2O à 3O petites tombes quotidiennes....
l'envie irrésistible de repartir...
Depuis les missions Rwanda et Bosnie, le trauma de retour (dans l'avion) est une réalité
dont on commence à parler dans certaines ONG. Derrière ce trauma se cache une mise
en cause de l'individu et de la structure associative. Certains "expats" et responsables
d'ONG tendent à nier ces difficultés de retour. Cependant Claire B. dit:<< 0n ne peut
jamais partir en toute connaissance de cause, et de toute façon sur le terrain on en
prend plein la gueule ! >>
Les médicaux voient leur savoir faire éroder par les contraintes culturelles locales. Un
sentiment de vulnérabilité et d'impuissance se développe. << Pendant les missions on
n'a pas le temps de réfléchir. L'humanitaire fonctionne comme un piège, on ne s'en
compte qu'au retour. >> Marie Dominique C. )


Par ailleurs le désir d'humanitaire vient combler un vide et correspond à une
idéalisation de soi . Marie-Dominique C. poursuit: << En mission, on est plongé dans
I'extraordinaire, on devient des héros de film. Au retour, il faut redevenir des étres
humains normaux confrontés à des problèmes quotidiens. Le héros est fatigué, il est paumé.>>


Médecine Humanitaire - 09/1997
17

[CONVERTED BY MYRMIDON]